Le Lion devenu vieux - Livre III Fable 14
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Le Lion, terreur des forêts,
Chargé d'ans, et pleurant son antique prouesse (1),
Fut enfin attaqué par ses propres sujets
Devenus forts par sa faiblesse.
Le Cheval s'approchant lui donne un coup de pied,
Le Loup, un coup de dent ; le Bœuf, un coup de corne.
Le malheureux Lion, languissant, triste, et morne,
Peut à peine rugir, par l'âge estropié (2).
Il attend son destin, sans faire aucunes plaintes,
Quand, voyant l'Âne même à son antre accourir (3) :
Ah ! c'est trop, lui dit-il, je voulais bien mourir ;
Mais c'est mourir deux fois que souffrir tes atteintes.
Explications :
(*) Source : Phèdre I, 21.
Voilà expliquée, par la fable qui suit, l'expression " le coup de pied de l'âne". L'âne considéré comme la honte de la nature se permet aussi de frapper le vieux lion affaibli... , ce qui justifie pour celui-ci le fait de "mourir deux fois".
(1) bravoure
(2) devenu infirme
(3) dans le manuscrit Conrart, était écrit : "au combat accourir"
Cette fable parle d’un Lion qui arrivé à la fin de sa vie, a perdu toute sa puissance envers les autres. Il se fait maltraiter par les autres animaux. L’histoire va jusqu’au moment où le Lion va se faire taper par un âne (réputé pour être l’animal peureux par excellence).
La morale de cette fable :
La vieillesse affaiblit même les plus forts et ce d’une manière que l’on peut considérer que la mort sociale, précède la mort physique.
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